On me signale un reportage sur Arte la semaine prochaine :
mardi, 24 octobre 2006 à 20:40
http://www.arte.tv/fr/semaine/244,broadcastingNum=604477,day=4,week=43,year=2006.html
Je ne connais pas le reportage et j'ai peu de chances d'être devant une télévision Francaise mardi prochain, mais j'en profite pour ajouter quelques anecdotes.
Bon, pour résumer, le problème, c'est que si on regarde le nombre de naissance d'hommes et de femmes, le taux de mortalité, qu'on calcule la répartition hommes/femmes, en Inde (et d'autres pays d'Asie), on ne tombe pas sur les mêmes chiffres que la réalité. Où sont donc passé toutes ces filles ?
Alors pour une bonne partie, c'est aussi simple que tragique : avortement, voire infanticide quand on découvre que le bébé est une fille. Ce n'est pas un hasard si la détermination du sexe avant la naissance est interdite ici. Le problème majeur est simplement économique : marier sa fille, ça coûte cher, très cher, et sans famille, on n'existe pas. Donc, la naissance d'une fille, c'est un peu comme une énorme facture qui tombe sur les parents. Après, selon les familles, ajoutez la misogynie, mais même sans ça, la naissance d'une fille est déjà une mauvaise nouvelle. Il parait que dans certains hôpitaux, au lien d'annoncer « garçon » ou « fille », on parle carrément de « positif » ou « négatif ».
Mais un truc que je n'avais pas tellement réalisé, c'est que sans aller jusqu'à l'infanticide, il semble que beaucoup de parents ne s'occupent pas de la même façon d'une fille ou d'un fils, plus ou moins consciemment. Par exemple, quand l'enfant est malade, si c'est une fille, on va plus facilement dire « oh, elle guérira bien toute seule », alors que pour un garçon, on ira plus vite voir le médecin, on aura moins de scrupules à payer un traitement cher, ...
Pour terminer, je vous laisse méditer sur une histoire (vraie) qu'on m'a racontée. C'est l'histoire de deux parents qui apprennent que leur enfant (je ne sais même plus si c'était un fils ou une fille) a une maladie mortelle. Ça s'opère, on en guérit, mais l'opération coûte 50,000 Roupies (ie. un mois de salaire d'ingénieur informaticien, mais plus d'un an de salaire moyen du pays).
Les parents réfléchissent, et décident de ne pas opérer. En d'autres termes, il vaut mieux sacrifier son enfant que d'endetter l'ensemble de la famille pour des années.