En fait, ce qui s'est passé n'a rien à voir avec de la gourmandise. Vivek me l'a expliqué après, à la sortie du temple, alors que je n'avais pas vraiment relevé la chose quand elle s'est produite. Ce qui est intéressant dans l'histoire, c'est que sans certaines « clés » pour comprendre une culture, on peut avoir une interprétation complètement différente des mêmes faits.
La « clé », dans notre cas, c'est que nous nous trouvons dans un temple dédié à Vishnu, et que pour vénérer Vishnu, on ne passe sa main dans les flammes qu'une fois. C'est comme ça, c'est la tradition. Par contre, on vient de visiter un temple dédié à Shiva, et là, il faut passer ses mains trois fois. Les dieux divisent les Hindous en plusieurs communautés, un peu comme les castes. On hérite de ses parents un dieu à vénérer. Quand on est adorateur de Vishnu, on a tout de même le droit d'aller dans les temples dédiés à Shiva, et l'inverse, mais on est comme en terrain étranger, et prié de se plier aux coutûmes de la communauté que l'on visite. Le système des castes vient se rajouter à ça en parallèle. Multipliez donc le nombre de dieux par le nombre de castes (4 catégories plus les intouchables, mais des dizaines de sous-castes), et vous obtenez un nombre impressionnant de communautés religieuses, à l'intérieur de l'Hindouisme.
Le bon côté, c'est une diversité assez fantastique, c'est un des trucs qui font de l'Inde le pays de l'inattendu, de la surprise permanente. Par contre, c'est aussi une base pour l'intolérance et une forme de racisme qui est quand même bien dommage.