Première étape, le formulaire de demande de billet. C'est obligatoire, y compris quand on prend les billets au guichet à la gare. On doit connaître le numéro et le nom du train, ce qui fait qu'en général, il faut demander à l'employé au guichet, on note, et ensuite, on lui rend le papier sur lequel on vient de noter ce qu'il nous a dicté. Sur le campus, il y a aussi une petite agence de voyage qui pour quelques roupies de plus, nous évite de faire une queue pas possible. Le truc, c'est que selon si on tombe sur le père (efficace, connaît tous les horaires par coeur), la femme (beaucoup moins efficace, il faut souvent lui prendre les horaires des mains si on veut être sûr d'avoir le bon train), ou le fils (vous voyez à quoi ressemble l'indien flémard derrière son bureau ? Croisez ça avec un adolescent mou comme on les connaît en France et vous aurez une idée de la personne), on finit parfois par perdre encore plus de temps.
Formulaire
En échange de ce formulaire et du payment, on obtient le billet. Ça ressemble à ça :
Billet 1
1) Ouf, il y a de la place, je suis en place 6 du wagon S7, et j'ai la place du haut, je peux dormir quand je veux et elle est assez longue pour étendre les jambes.
2) Âge et sexe (c'est un vieux billet, c'est quand j'étais jeune et que j'avais que 26 ans).
3) Le « only » indien (speciale dédicace à Nico). Ça n'est pas pour insister sur le fait que c'est pas cher, c'est juste un signe de ponctuation chez les indiens, comme un toulousain aurait fini sa phrase par « putain, cong ! ». On pourrait aussi le traduire par « juste » plus que par « seulement ». Par exemple, « here only » -> « juste là ». Il parait que même sur les contraventions, ils écrivent « hundred rupees only » !
4) L'équivalent « des p'tits trous, des p'tits trous », le contrôleur gribouille bien partout pour dire que le billet a été utilisé et contrôlé.
5) On ne dit pas « départ à telle heure », mais « départ prévu à telle heure ». La différence est subtile mais pas anodine ;-).
Billet 2
6) Ce coup ci, pas de chance. Même en 3AC (air-conditionned), y'a plus de place. RLWL, comme Remote Location Waiting-List (j'ai pas compris ce que veut dire Remote Location, mais Waiting-List, c'est liste d'attente ;-) ). Plus qu'à attendre, croiser les doigts pour avoir de la place quand même.
7) Le PNR number. C'est le numéro du billet qui permet de savoir où on en est sur la liste d'attente en allant sur le magnifique site http://indianrail.gov.in/. Allez-voir, après, vous apprendrez à apprécier le site de la SNCF. Une merveille de technologie digne du travail d'un stagiaire d'il y a une petite dizaine d'année.
8) Là, c'est vraiment pas de chance. Au départ du train, je suis encore 4ème sur la waiting list. En principe, j'ai pas le droit de monter dans le train, mais dans ces cas là, il faut tenter quand même, et on finit toujours pas se démerder (en l'occurrence, c'est un passager très sympa qui a fait dormir ses enfants à deux sur la même banquette et qui m'a laissé une place).

Voilà, c'est l'heure, il est temps de prendre le train. Ça fait drôle la première fois de voir une liste de noms à côté de chaque porte.
Porte train
Ah, c'est bien mon train :-). Parfois, il faut faire preuve d'imagination pour reconnaître mon nom à l'orthographe déformée, mais cette fois, c'est bon.
Moi !
A noter la liste des gens qui sont encore en RAC, ou Reservation Against Cancellation, c'est à dire le début de la « Waiting List ». Ceux-là ont le droit de monter à bord du train, mais n'ont pas la garantie d'avoir une place pour eux. Effectivement, si on regarde bien les numéros de place, il y a deux personnes pour le même numéro de place. En l'occurrence, il y a deux personnes en place 47 qui est la banquette d'en dessous de la mienne, et les deux personnes s'avèrent être une famille avec 3 enfants particulièrement envahissante !
RAC
Allez, rendez-vous à l'intérieur pour de nouvelles aventures !