En rentrant de week-end, je trouve donc sur ma porte un petit mot :
Lettre
Je traduis pour ceux qui ne parleraient pas bien anglais, ou qui ne sauraient pas lire entre les lignes :
Cher monsieur,
Voyant que vous n'avez pas eu affaire à nous depuis fort longtemps, et craignant que vous ayez trop de temps à consacrer à votre recherche, voire à vos loisirs, nous avons jugé opportun de vous proposer un petit jeu de piste administratif.
Bien entendu, nous avons préféré ne pas vous expliquer le problème, un peu de suspens est quand même un brin plus intéressant. Nous n'avons pas jugé intéressant non plus de mentionner le numéro de l'appartement ni aucune autre information personnelle. Nous comptons sur vous pour ne pas vous débarasser de cette lettre en la glissant sous la porte de votre voisin, nous sommes d'accord que ça serait une blague de mauvais goût qui n'aurait même pas du vous traverser l'esprit.
Voici donc le premier indice du jeu : « Deputy registrar, Unit III, entre 9h30 et 11h30 demain matin ». Munissez-vous de la lettre que nous aurions du vous envoyer il y a six mois mais dont vous n'avez jamais vu la couleur.
Bon, l'adresse n'est pas très claire, mais il y a un bureau qui s'appelle « deputy registrar » au main building, je passe donc demander de quoi il s'agit. Je montre la petite lettre, et un employé me dit que la « Unit III », c'est un peu plus loin, dans le bâtiment télécoms. Je vais donc dans le bâtiment télécom, à l'entrée, il y a bien marqué « Unit III », une petite cour et un bâtiment avec un « ISD/STD/PCO Fax » (un bureau où on peut téléphoner - le concept de cabine téléphonique automatique n'existe que pour les appels locaux, et encore - et envoyer des fax), et un autre bureau à l'étage. Je monte, ah, non, c'est en bas. Je finis par trouver le fameux « Unit III » où une dame m'explique qu'il faut que j'aille au deputy registrar. Ahem, c'est eux qui m'envoient. J'explique aussi un peu fermement que bon, j'habite ici depuis 6 mois, y'a jamais eu de problème, et que si ils ont des problèmes administratifs, ça serait bien qu'ils les règlent eux même et que c'est pas trop mon affaire. La dame me réponds d'un ton compréhensif, mais « still, you have to do it ».
Retour au « deputy registrar », avec cette fois-ci le nom de la personne que je dois rencontrer. C'est le bureau d'à côté, mais il est pas là, repassez plus tard. Bon, si c'était pour me faire entendre ça, c'était pas la peine de me dire à quelle heure passer dans leur lettre mais bon.
Un peu plus tard dans la matinée, je retourne au deputy registrar, mais cette fois-ci, avec Sam. On me donne un formulaire à remplir, on me dit que c'est très important, pour mettre à jour leurs registres, ... et il faut une copie de cette satanée lettre me donnant accès à l'appart. Je tends avec peu d'espoir la lettre de proposition de boulot, sur laquelle il est mentionné que je suis éligible pour une sorte d'aide au logement au cas où je ne serai pas logé sur le campus, donc disant clairement qu'à l'époque, c'était pas encore gagné pour que j'ai l'appart. -Ouf- ça passe. On s'en va sans demander notre reste sans attendre que notre ami découvre la supercherie. Là, Sam m'explique qu'en fait, quand la fille qui était là avant moi est partie, ils ont récupéré les clés, et hop, je les ai récupéré, sans passer par la moulinette administrative appropriée. Du coup, en effet, les gens qui gèrent les apparts ne savaient même pas qui y habitait (je ne paye pas de loyer) !
Bon, maintenant, y'a plus qu'à espérer qu'ils ne se rendent pas compte que c'était la mauvaise lettre, sinon, le jeu de piste va se corser (non, parce que jusque là, c'est prèsque décevant et trop simple) !