Me voilà donc à Panaji, alias Panjim, capitale de Goa. Il est à peine 5h30, on ne peut pas dire que j'ai vraiment bien dormi, mais bon.
Sur les conseils du lonely planet, je vais me balader un peu dans le dédale de petites ruelles des vieux quartiers de la ville. Je ne connais pas le Portugal, alors je ne peux pas dire si ça a vraiment l'air portugais, mais c'est vrai qu'il y a quelque chose de très différent des autres villes indiennes. L'influence portugaise date en fait d'il n'y a pas si longtemps puisque Goa est resté sous contrôle portugais après l'indépendance de l'Inde en 1947, jusqu'en 1961.
Ruelle
La ville est construite en partie sur une petite colline. Plus on monte, plus on retourne dans l'ambiance Indienne habituelle, prèsque sauvage : beaucoup de végétation et des maisons dans un dédale d'escaliers, de chemins et de petites rues.
Sauvage
Après quelques heures à sillonner les rues de Panaji, je pars pour la destination suivante. En général, j'aime prendre un peu mon temps et rester longtemps aux mêmes endroits, mais cette fois, je vais voir pas mal de paysages différents en quelques jours. Je prend donc un bus pour Sinquerim, une plage plus au nord.
Plage et brume
On m'avait dit que la mousson n'était pas la saison touristique ici, mais je ne pensais pas que c'était à ce point là. En fait, c'est carrément mort. Je cherche un hôtel pas cher, mais les premiers que je trouve sont fermés. Revenez à Noël ! Bon, je finis par trouver un hôtel très sympa, même si il aurait pu être mieux entretenu (genre balayer par terre dans la chambre avant que j'arrive). Allégé de mon sac, après un repas sur la plage et un massage à l'huile de coco, je pars en direction de fort agua, un petit fort au bord de la mer, à l'entrée d'un estuaire.
Je ne trouve pas la route officielle, mais en longeant le bord de mer, il y a un sentier très sympa. Là, on oublie l'Inde un moment, le crachin ambiant et l'herbe verte rappellent plutôt un paysage irlandais ...
Bord de mer
Ah, j'ai quand même trouvé quelques touristes, qui descendaient une tyrolienne qu'on devine sur la photo :
Tyrolienne
Le fort lui-même est assez quelconque, mais la vue est jolie. Le crachin évolue rapidement en averse me rappelant que je suis bien en Inde, et que c'est bien la mousson. Je rencontre un indien très sympa qui me montre un raccourci pour redescendre sur la plage, en coupant à travers bois. De retour sur la plage, je décide de remonter jusqu'à mon hôtel, pieds nus sur le sable. Il y en a pour un peu plus d'une heure, et justement, le soleil se couche d'ici une demi-heure.
La plage est pleine de petits crabes, presque invisibles si on n'y fait pas attention :
Crabe petit
Crabe grossit
En remontant le long de la plage, je croise pleins d'indiens qui pêchent avec une ligne de fortune : un long morceau de fil de pêche tenu à la main, tiré en direction de la mer. Il faut faire attention à ne pas se prendre dans leurs lignes. Il y en a un plus jeune que les autres. Me voyant, il soulève sa ligne un peu et me fait signe de passer en dessous. Je tends la main et cherche le fil invisible en aveugle. L'indien finit par s'écrouler de rire, avec ses copains qui regardaient la scène d'un peu plus loin. Bon, le fil est aussi inexistant qu'invisible !
Je repasse une partie de la soirée sur la plage où j'avais mangé le midi. Je discute un peu avec le masseur, et on fini par conclure un échange de massage. Je rentre me coucher encore une fois tout gras d'huile de coco, et franchement crevé de cette longue journée.
Le lendemain matin, je commence par un petit déjeuner croissant + tarte aux fruits. Miam. Je n'aurais pas cru qu'un croissant aussi banal puisse procurer un tel plaisir ! Ensuite, retour à Panaji, ou je reprend le bus pour old Goa, un peu plus loin. Il n'y a pas grand chose en fait. Des monuments religieux portugais qui ne correspondent finalement pas tellement à mon sens de l'estethique. Je choisis un endroit au hasard pour prendre un déjeuner rapide. C'est un endroit assez impressionnant, tous les indiens alignent les bouteilles de soda sur leurs tables, et je comprends vite que le soda qu'ils boivent est un peu comme l'eau minérale du capitaine Hadock (en parlant de soda, ils ont un truc terrible ici : soda + citron + sucre + sel + poivre). Mon voisin d'en face fini son verre, pose une main sur la table, l'autre sur le dossier de son banc, reste un moment concentré comme ça, puis d'un grand effort, parvient à se relever, et tiens à peu près debout.
L'étape suivante, c'est Madgaon, alias Margao, où je rencontre un prof avec qui Gopi m'avait mis en contact. Il m'amène à une autre plage bien sympa, et me présente le petit lotissement où je vais passer la nuit. C'est une villa qui appartient à sa tante, divisé en plusieurs appartements en location. Il est convenu que je loge ici en échange d'un exposé dans le « college » du prof en question le lendemain.
Maison
La plage étant à deux pas d'ici, j'y passe une partie de l'après-midi. C'est tout aussi désert que dans le nord de Goa, mais ça a son charme. On fait des rencontres sympathiques, par exemple, cet oiseau qui vient planner à quelques mètres au dessus de moi :
Oiseau
Ou bien ce taureau que deux indiens amènent prendre un bain et refaire ses provisions de sel :
Meuhhh
(j'adôore les vaches indiennes !)
Le lendemain matin, grasse mat' bien méritée, milkshake à la noix de coco et crèpe en petit déjeuner (là encore, deux indiens commencent la journée au wisky à la table d'à côté), puis mon hôte vient me chercher pour l'exposé. Pris dans les embouteillages, on change un peu le programme, on mange sur le chemin. L'exposé étant prévu à 14h, sur le coup de 14h30, il téléphone à une collègue pour prévenir qu'on sera en retard, mais qu'on arrive dans 10 minutes (indiennes, les minutes, puisqu'on est arrivés à 15h bien tassé).
Un one-man-show et une visite de la petite université, me voilà sur le quai de la gare, puis dans le train pour Mumbai. Et hop, à demain !
Ah, j'oubliais le traditionnel album photos :
http://matthieu.moy.free.fr/Goa/