Tout commence en fait au printemps 2005. Un scientifique de Bangalore est en visite à Verimag, laboratoire où je faisais alors ma thèse. Or, justement, je cherche un post-doc, et je suis tenté par un retour à Bangalore. Quelques minutes de discussions à la cafet', et « no problem, we can find you something ». J'en profite pour faire la connaissance de sa femme et ses enfants, et leur fait découvrir quelques bouts de notre bonne vieille France et de la région. Nous passons même quelques jours dans la maison des parents en Maurienne.
Une soutenance de thèse et quelques mois plus tard, me voilà donc parti pour un an de post-doc ici, à Bangalore. Les premiers contacts avec le campus sont ma foi fort sympatiques. Le campus est une sorte de grand jardin fleuri, parfois surprennant, mes collègues sont sympa bien qu'assez travailleurs, enfin, pour beaucoup, ce qui compte c'est le temps de présence au labo plus que le boulot accompli.
Je m'amuse un peu avec mon monocycle, qui fait bien halluciner les indiens. Mais hors de question d'utiliser cet engin sur des vrais routes, je ne suis pas suicidaire non plus. Je laisse ça aux bus et aux rickshaaws.
Je passe les premières semaines bien occupé par des histoires administratives. Je ne met pas de liens vers les billets, ça risquerait de vous déprimer, et puis c'est un tout, il faut tout lire pour s'imprégner de l'ambiance ;-). Bon, en résumé, on va dire que c'est pas aussi simple que ça pourrait l'être d'avoir un visa indien, un compte en banque, un boulot, ... ici.
Je fais aussi plus ample connaissance de Gopi et de sa famille. Je suis littéralement adopté, les enfants m'appellent « uncle », et je passe de plus en plus de temps chez eux (parfois des week-ends entiers). Un moment fort à été l'inauguration de leur nouvelle maison, à l'indienne, c'est assez impressionnant.
Je profite de mes week-ends pour me balader un peu dans les alentours de la ville. Hampi, la ville aux milles temples, Badami et ses grottes taillées dans les falaises, Mahabalipuram et ses sculpteurs, un passage à la colonie tibétaine de Mundgod où je retrouve les moines que j'avais rencontré au Zanscar six ans plus tôt, Madikeri, ...
Mais j'en profite aussi pour passer du temps avec mes anciens collègues et voisins de stage (en 2001, également à Bangalore), me balader tranquillement dans les quartiers sympa de Bangalore qui me réservent parfois des surprises assez folles.
J'avais commencé à apprendre le Hindi, mais j'ai rapidement abandonné. En fait, il n'y a pas tellement de gens qui parlent le Hindi ici, pas mal de gens parlent le Kanada, mais il y a aussi pas mal de gens qui parlent Tamoul, ou bien Telgou, Hurdu, ... Bref, la langue la plus pratique pour communiquer avec les gens, c'est quand même l'anglais, et ça ne motive pas pour en apprendre une autre. Enfin, l'anglais ... on va dire qu'ils adaptent un peu quand même, mais je vous livre les secrets de l'indo-hindi.
Entre temps, il m'aura fallu un retour en France en mai pour passer les auditions pour devenir maître de conférences. Ce retour n'aura pas été vain, puisque je suis pris sur le poste de Verimag, là où j'ai fait ma thèse. Il y a quand même un hic, c'est que le poste commence le premier septembre prochain, alors que je voudrais continuer mon post-doc jusqu'à décembre. Il y a une demande de report de prise de fonction en cours, on verra si c'est accepté. Dans tous les cas, retour à Grenoble au plus tard en décembre, pour une durée indéterminée.
D'ici là, j'ai encore pas mal de petits projets. Tenez, là, je vous écrit du Tata Institute for Fundamental Research de Mumbai, après trois jours à Goa.
Je compte bien continuer à vous faire partager tout ça, c'est facile, c'est toujours à la même adresse, http://matthieu.moy.free.fr/dotclear/. A bientôt !