Le temps passe vite, ça fait déjà prèsque 3 mois que je suis ici, et je n'avais toujours pas revu Santanu, un ancien collègue qui travaillait avec moi à SSG en 2001. J'avais déjà revu Vivek, un autre collègue, et Gupta, le chef (attention, il y a aussi un Gupta au labo, c'est pas le même, et pour compliquer l'affaire, son prénom, c'est Vivek).
On a donc fini par se recontacter, et on s'est donné rendez-vous chez lui, samedi, « in the afternoon », Vivek est invité aussi. Bon, « in the afternoon », j'avais pas compris que ça voulait dire « fin de matinée » et que j'étais attendu pour le déjeuner, mais un quiproco plus loin, et une traversée de Bangalore en bus (ça a pas l'air comme ça, mais traverser Bangalore en bus, prendre une correspondance et descendre au bon arrêt, ça a un petit côté héroïque pour un français comme moi, vu que je n'ai encore jamais vu un plan de bus, que les destinations sont écrites en Kanada, et que souvent, les chauffeurs ne parlent pas Français), me voilà chez Santanu. Vivek est déjà là, et je fais connaissance de la femme de Santanu (zut, j'ai oublié son nom. Décidement, moi et la mémoire des prénoms...).
On a passé un bon moment tous les 4, à se rappeler le bon vieux temps et à se raconter tout ce qui était arrivé entre temps (j'avais revu Santanu et Vivek rapidement en 2004). Je suis content pour Santanu : il s'est marié, et ce n'est pas un mariage arrangé. Je dirais même qu'ils se sont bien trouvés tous les deux, ils se connaissaient longtemps avant le mariage, et (oh ! scandale ...) ils ont même habité ensembles quelques semaines avant le mariage. J'en étais resté à l'épisode précédant où il avait demandé à une fille si elle était d'accord pour se marier avec lui, la fille avait dit oui, mais les parents ont dit non, sous pretexte qu'ils n'étaient pas de la même ville ! Bon, bref, c'est chouette que l'histoire se finisse bien !
En parlant de mariage et de mariages arrangés, un collègue m'expliquait une des idées derrière cette tradition : le principe est que la famille et les parents sont quelque chose de très importants ici. Et donc, les parents veulent le bien de leurs enfants. Or, ils ne font pas assez confiance à leurs enfants pour trouver une femme ou un mari qui leur conviennent, donc ils s'en occupent eux même. Ça peu parraître de mauvaise foi, mais le collègue en question me disait qu'il avait quand même beaucoup de respect pour le système indien (même si lui, ne juge pas nécessaire de s'encombrer d'une femme...). Après, le conjoint, c'est souvent un peu comme les parents : on les a pas choisi, mais on les aime quand même. En fait, si le système indien intrigue (ou choque) souvent les occidentaux, eux, ont beaucoup de mal à comprendre le nôtre. Une question qui revient souvent, c'est « c'est quoi la différence entre "friend" et "girl-friend" ? », avec plus ou moins de sous-entendus derrière la question selon la personne qui la pose. Mais l'idée qu'on puisse être plus qu'« ami », et moins que « marié » est un peu incompréhensible pour beaucoup d'indiens (j'ai dit beaucoup, pas
tous !). Enfin, ce qui est amusant, c'est qu'entre mecs, mes collègues parlent beaucoup de jeu de séduction, « et alors, quand-est-ce que tu me présente à une européenne ? », se donnent des réputations de dragueurs, ... l'autre jour, j'ai proposé à un collègue indien de venir à une des fameuses soirées pâtes, il a refusé sous pretexte qu'il risquait de ne pas y avoir de filles (je précise qu'il a 40 ans et qu'il est célibataire) ! mais les mecs restent entre eux, et les filles aussi (par exemple, j'ai donné un cours l'autre jour, c'était frappant : toutes les filles à gauche de la rangée, tous les mecs à droite !). Bon, enfin je sais pas si c'est parce que c'est des indiens ou des informaticiens ...
Parenthèse fermée, donc, nous avons passé l'après-midi ensembles. La femme de Santanu nous avait préparé un repas suculent. Vu qu'elle et Santanu sont de Calcutta, c'était un repas de là bas, ça change de la nourriture traditionnelle du sud (enfin, rassurez-vous, il y avait quand même du riz, et du « dal », c'est à dire des lentilles). Mais aussi du « paneer » (lait caillé) frit, et même du « non-veg » (prononcer « none-vedge », et comprendre, de la viande, du mouton en l'occurence). Bon, en fait, c'est quand même pas si différent des plats de l'Inde du sud, mais en tous cas, c'était vachement bon.
Côté boulot, ils s'en sortent bien. Tous les deux ont été embauchés par des grosses boites avec des bonnes conditions de travail et un salaire confortable. C'est à dire qu'ils bossent moins que du temps de SSG, et gagnent environ 3 fois plus.
On a fini par une petite séance photos. Je met ça sur la partie privée de mon site, mais encore une fois, demandez-moi le mot de passe si vous ne l'avez pas, y'a rien de secret mais je veux éviter que des gens tombent dessus par hasard (pour ceux qui n'auraient pas suivi, le nom d'utilisateur, c'est guest, et le mot de passe, mon ancien numéro de téléphone).
http://matthieu.moy.free.fr/prive/Santanu-Vivek/