Commençons par situer tout ça sur une carte :
Carte Badami Hampi
Pour aller à Badami, on prend le même train (de nuit) que pour aller à Hampi. Cette fois-ci, on ne se fait pas avoir, pas besoin d'aller à la gare de « Majestic » au centre ville, puisque le train passe aussi à Yeshwantpur juste à côté du campus. On descend quelques gares plus loin que pour Hampi, et on change pour prendre un autre train. Là, nous avons appris à notre grande surprise que le festival des couleurs, Holi, avait des dates différentes selon les endroits, et qu'en particulier, ici, il n'était pas terminé. On a réussi à y échapper en fermant les fenêtres du train, mais tout le monde ne peut pas en dire autant !
Comme on ne sait pas exactement quand le train doit arriver, on demande à d'autre passagers quand est notre gare. Réponse inconditionnelle : « next station ». Et quand le train s'arrête et qu'on fait mine de descendre, « no, no ! next station », au moins 3 ou 4 fois de suite. C'est un principe ici (comme dans beaucoup de pays en fait) : les gens préfère dire n'importe quoi que de répondre « je ne sais pas », donc quand on veut être sur, il faut demander à 3 personnes au moins.
On arrive donc à Badami le samedi, vers midi. On trouve rapidement un hotel sympa et pas cher. Il y a plusieurs sites à côté de Badami, on décide d'aller à Pattadakal le samedi, et de rester à Badami le dimanche. Il nous reste quelques dizaines de minutes avant de prendre le bus, on en profite pour aller se promener un peu. Badami, c'est une petite ville entourée de petites falaises de granite, dans lesquelles sont taillées des grottes. À côté de la ville, il y a un grand réservoir qui peut servir à tout.
Badami vu d'en haut
On voit principalement des femmes faire leur lessive, en frappant le linge contre le rocher, projettant un « tap, tap, tap » qui sonne et résonne contre les falaises, des enfants qui se baignent, et euh ... à vrai dire, pas seulement des enfants !
Vaches qui se baignent
L'heure tourne et il faut aller prendre notre bus. Le trajet n'est pas extrêmement long (une petite heure), mais la qualité de la route le fait paraitre bien plus. Ça vibre, ça secoue, ça fait du bruit, ... mais nous y voilà. Les tarifs sont les mêmes qu'à Hampi : 10 pour les locaux, et 5 pour les touristes. Ah, euh, oui : 10 roupies pour les locaux, et 5 dollars pour les occidentaux. On essaye quand même de négocier. Tarifs étudiants -> pas moyen. Permis de séjour : on peut avoir le tarif indien si on reste un an. Pas de problème, je sort mon visa valable un an. « no, no, 10 years at least » (entre parenthèse, les visa de 10 ans en Inde, à ma connaissance, ça n'existe pas, c'est par 5 ans maximum renouvelables). Bon, il faut payer le prix fort alors. Étrangement, le cours du dollars n'a pas du arriver jusqu'ici, puisque 5 dollars font 250 roupies alors que le dollar est aux alentour de 43 roupies. Bon, je suis d'accord pour payer plus cher que les Indiens, mais là, ça fait vraiment vache à lait ...
Enfin, le temple est quand même très beau ! (voilà à quoi il ressemble). En fait, c'est une multitudes de petits temples sur le même site.
De retour à Badami, on retourne se prommener aux allentours du réservoir, et on monte voir le coucher de soleil du haut des falaises. Là aussi, c'est truffé de petits temples, et il y a aussi un fort. Des indiens nous montrent un autre chemin pour redescendre, qui passe devant un autre temple, qui cette fois est encore en activité (les autres sont principalement des ruines, d'intérêt archéologique). Il y a une famille en train de faire la pooja (prière). On s'assied un moment devant le temple, silencieux et sans vouloir déranger. La famille nous fait partager un petit moment de leur prière : on nous donne quelques grains de sucre, un morceau de noix de coco (je suis encore loin d'avoir compris tous les symboles de la religion Hindou, mais la nourriture est quelque chose de très important). En échange, je sort quelques bonbons de ma poche et les donne aux enfants. C'est triste à dire, mais des moments de partage et d'échange désintéressés comme celui-là, dans les endroits touristiques, c'est vraiment rare. En général, même dans les temples, quand les prêtres donne quelque chose (ne serait-ce que quelques gouttes d'eau), ils font ensuite comprendre très explicitement qu'une donnation de 10 roupies serait la bienvenue, et font la grimace si on donne moins ...
Le lendemain, on se lance dans la visite des grottes. En fait, ce sont des temples qui ont entièrement été taillées dans la pierre !
Grotte
Grotte intérieur
Assez impressionnant, à vrai dire. À l'intérieur, tout est sculpté, mais évidemment, ma culture ne me permet pas d'interprêter toutes les scènes. Tenez, par exemple, celles-là, elle représentent quoi ?
statues
autres statues
Hein, on se le demande bien ! ;-)
En redescendant, on a fait le tour du réservoir à pieds, c'est une très jolie ballade. Un groupe d'enfants joue au bord de l'eau, ils s'amusent à sauter du haut du muret. Ils veulent absolument que je les prennent en photo. En général, je suis plutôt réticent, je n'aime pas entretenir le « one roupie, one photo, one school pen », mais ils s'amusent bien, c'est l'occasion de s'amuser un peu avec eux.
saut1 saut2 saut3

Finalement, la chaleur aidant, je décide d'oublier quelques minutes la notion d'hygienne, de propreté de l'eau, et de faire abstraction de la vache qui se baigne un peu plus loin, et hop, me voilà à l'eau moi aussi ! Bon, bref, on a bien rigolé !!
En début d'après-midi, c'est déjà l'heure de rentrer. On attend notre train à la gare sous un arbre truffé de singes. J'adore les singes.
Singes En attendant notre correspondance, quelques enfants nous abordent. Rien de très original : « one roupie, one photo ». Ils sont bien habillés, ne manquent visiblement de rien, mais cherchent à se faire un peu d'argent de poche. Ils sont particulièrement collants. Je leur répond « No roupie, no photo ! » de plus en plus fermement. « One pen ? » (le truc étant que les gens donnent plus facilement un stylo à un enfant que de l'argent, mais l'enfant revend le stylo aussitôt si on lui donne ...). Enfin, ils sont collants mais rigolos. On retourne la situation en leur demandant 10 roupies. Ils rigolent, ne savent pas trop quoi répondre. « One photo ? ». OK, on vous prends en photo si vous nous donnez 10 roupies. Mais jamais à court d'idée, un des enfants nous tend une capsule écrasée avec un grand sourrire : « one roupie ! ». Argh, pris au piège. Il nous donne dix capsules applaties, on est obligés de tenir parole, et voilà le résultat :
Enfants
A part ça, c'était un Week-End plein d'imprudences alimentaires, j'ai bu du jus de canne à sucre tout le WE, et la nuit du lundi au mardi suivant me l'aurait prèsque fait regretter (mais prèsque seulement, parce qu'être un peu malade, ça fait partie de la règle du jeu du voyage ...).
Ah, j'oubliais, les autres photos sont là :
http://matthieu.moy.free.fr/Badami/