Oui, les 12 travaux d'asterix, c'est tout ce a quoi me font penser les derniers jours, et en particulier a l'etape de la maison des fous !
Trouvant trop compliquees les demarches d'extention de visa, nous avions decides de passer par un agent, qui prendrait une commission, mais qui permettrait de finir le tout avant l'an 2005. Le probleme est que l'Inde n'accorde d'extension que si on fournit une preuve de financement, de la part de quelqu'un en Inde. L'agent nous avait dit que des certificats de France pouvaient convenir, mais le formulaire de demande precisait bien "en Inde".
Nous sommes donc alles au commissionner of police avec mon maitre de stage hier matin. Finalement, quasiement aucune n'a ete acceptee. Nous abandonnons la solution de l'agent, et allons passer par la procedure normale.
La derniere fois que j'y suis alle, c'etait pour me faire enregistrer (en fait, LES dernieres fois, parce que hier, c'etait deja la 6 eme fois !), et ils ont refuse ma "business lettre", parce qu'elle etait adressee a moi et non au "commissionner of police". Cette fois ci, nous arrivons tout content avec une lettre au commissionner of police, mais ils la refusent pour la raison inverse ! Il faut imperativement un certificat d'un indien, et mon maitre de stage va le faire, en temps que citoyen indien, et non au nom de sa companie, parce que ca non plus, ca n'est pas accepte ... Il faut aussi qu'il aille se faire faire un certificat de la Reserve Bank of India comme quoi il a effectivement les sous pour me financer.
Il faut aller payer a la banque pour obtenir un recu, et ensuite retourner a la Police avec le recu. La banque, c'est la Reserve Bank of India (equivalent de la banque de France.), et a ma grande surprise, ils n'acceptent pas la carte bleue ! En vidant nos poches avec Prabhu (L'homme a tout faire de la companie, qui m'accompagne dans mes demarches - Heureusement qu'il est la !), on a trouve 1874.5 Rps, et il nous en fallait 1874 !!
Ensuite, il faut aller au bureau de police le plus proche de chez moi, pour qu'ils fassent un rapport. Ils n'etaient pas la alors on est revenu plus tard. En attendant, une des etapes les plus palpitantes du probleme nous attends : le test HIV ...
Le lonely planet precise que le reglement international interdit de prescrire a qui que ce soit un tel test, mais les Indiens ne se genent pas pour le faire, pour les visas de plus de 6 mois, ou pour les extensions. Nous avons montre le test que j'avait fait en France, il y a 2 mois et demie, mais ils n'acceptent que les certificats de l'un des hopitaux autorises de Bangalore.
J'avoue que j'etais vraiment emerde de devoir me faire faire une piqure ici, mais mon maitre de stage m'a indique un hopital ou on peut soit disant avoir confiance.
Nous traversons donc tout Bangalore pour trouver porte clause. Il faut revenir entre 8h et 11h30.
Nous revoila donc au bureau de police local. Nous avons commence les demarches a 10h30, et il est 17h ! Heureusement que Prabhu est la, parce que les flics ne parlent que moyennement anglais, et ne sont pas tres comprehensifs. Ils me demandent bien sur une copie de mon passeport, de mon autorisation de sejour (Celle qui m'a coute trois allers retour au commissionner of police), une photo, ... et les cles de chez moi ! Il va finalement faire l'etat des lieux accompagne de Prabhu, et demande aux voisins si ils connaissent la tete sur la photo. Il n'y a que deux places sur la moto, donc je reste a attendre.
Apres avoir donne 100 Rps de backchich (Je n'aime pas ca, mais je laisse faire Prabhu, et je ne crois pas que l'on puisse faire autrement ...), ils nous disent de revenir le lendemain.
Ce matin, c'etait l'epreuve la plus dure : Le test HIV. On arrive a l'hopital dans un grand hall d'acceuil. Il faut aller donner 10 Rps a un guichet pour qu'ils impriment un formulaire avec mon nom, attendre qu'ils m'appellent au micro pour que je puisse aller chercher le formulaire qu'ils ont imprime. La, il faut refaire la queue. Les lieux ont un etat de proprete qui laisse a desirer, et je commence a stresser quand je vois que dans la piece vers laquelle on se dirige, il y a un medecin en tenue de ville, et un lit, dont les draps sont propres, puisqu'ils ont sans doutes ete changes il y a une semaine !! Je cherche mais ne trouve pas la bouteille de desinfectant.
Finalement, ouf, ce gars la nous a juste ecrit un truc sur notre papier et nous a indique ou aller pour le test HIV : Centre de Neuro-chirurgie et de Neuro biologie. Quand je vous disait que c'etait la maison des fous !!
La, je commence a me rassurer un peu : les batiments sentent le desinfectant ! Au detour des couloirs, je vois les chambres des operes de neuro-chirurgie, dont l'ambiance me rappelle plutot les dortoirs des colonies de vacances de quand j'etait petit.
Au fond d'un couloir, il y a des travaux. Des gravas par terre, et un type qui est en train de percer un trou a la perceuse dans une poutre metalique. Nous commencons par remplir des papiers dans un bureau, puis on me fait enjamber les gravas, et j'arrive dans un autre bureau. On me fait asseoire sur un tabouret, et on me designe le coin de la table, pour que j'y depose mon bras. Le medecin enfile quand meme un gant, et ... ouf : il sort un coton et une bouteille de desinfectant. Je sort la seringue jettable que j'avais achete la veille, mais il en a une mieux. Je me permet d'inspecter l'amballage. C'est aussi une seringue jettable, et l'ambalage est bien ferme et sterile. Il me desinfecte, et commence a piquer. Il a fallu s'y reprendre a deux fois ... Traitez-moi de mauviette si vous voulez, mais je suis vraiment pas passe loin de tomber dans les pommes. Quand j'ai dit que j'etais vraiment pas bien, et que j'ai demande a m'allonger, ils m'ont dit que les lits etaient trop chers, et qu'ils n'en avaient pas. En insistant, je finis par me faire porter a travers les gravas, que je ne vois meme plus tellement j'ai la vue trouble. Ils m'allongent sur un banc en bois sur le bord du couloir, et ca va mieux.
Bon. Bilan des choses : L'aiguille etait sterile, il m'a desinfecte, et bon, une piqure, c'est quand meme pas une operation a coeur ouvert. Le Sida ne se cache pas dans les gravas, mais dans les gens, donc, il n'y a pas de risque. Toujours est-il que j'ai vraiment stresse, et que je trouve ca abuse de la part du gouvernement Indien de forcer les etrangers a faire ca.
Retour au bureau de police local. Ils n'ont apparament rien fait depuis hiers, et nous tendent un formulaire : "Three copy". C'est comme ca que ca se passe toujours. Il faut aller au magasin de photocopies faire les copies nous memes. Il le rempli, puis le pose sur son bureau et commence autre chose. Au bout d'environ une demie heure - une heure, il finit par signer et le mettre dans une enveloppe, qu'il ferme, avec consigne de de pas l'ouvrir avant de la donner au commissionner of police. (Donc, on ne peut pas faire de copie avant, et si il la perdent, tout est a refaire.)
Voila l'etat des lieux. J'ai les resultats d'analyse mercredi, et on devrait pouvoir deposer le dossier Jeudi. En esperant quand meme qu'il soit accepte, parce que pour l'instant, on n'a aucune garantie !
Voila. A part ca, ca se passe quand meme bien (mais a part ca seulement ...). Santanu, un collegue, est revenu de 15 jours a Calcuta au debut de la semaine. Ca m'a fait plaisir de le revoir. Demain, il m'invite chez lui, il y aura sa famille, ses copains, ...
Bon, je vous renverrais des nouvelles un peu plus optimistes plus tard, je suis creuve et il est bientot 9 heures.
Matthieu.